Ou comment avancer quand c'est pas facile ...
Si tu me suis ces derniers temps, tu sais que l’année écoulée a été un peu compliquée pour moi d’un point de vue santé puisque je l’ai parfois évoqué.
A vrai dire, c’est “un peu compliqué” depuis plus longtemps que ça, à tel point qu’il devenait difficile de continuer à avancer comme si tout était normal. Je ne suis pas très friande du bureau des doléances mais si je veux parler de ma nécessité à mettre en place une routine bien être, je suis un peu obligée de raconter comment j’en suis arrivée là. Je te promets, je te fais un résumé hyper court et concis mais ça te permettra de contextualiser au mieux mon besoin.
Depuis octobre 2017, j’ai cumulé une opération du canal carpien à droite suivie de 14 mois d’algodystrophie à la main ; un gros trauma crânien suivi de vertiges qui ne répondent pas aux thérapies classiques ; un syndrôme de choc post traumatique (SCPT) ; une opération du canal carpien gauche suivie d’une algodystrophie compliquée d’un syndrôme épaule main qui dure depuis octobre 2020.
Novembre 2021 : je n’en peux plus, je suis nerveusement à terre. J’ai mal depuis plus d’un an, le SCPT est plus envahissant que jamais, je ne sors même plus seule de la maison … Je choisis de me diriger vers une nouvelle thérapeute et de me documenter sur les moyens pour me sortir de là.
En gros résumé, voilà où j’en étais il y a 2 mois, en perte totale de vitesse et d’énergie. Je sauvais la face en affichant un bel enthousiasme mais en dedans, c’était un champ de ruines. La moindre action me demandait une énergie dingue et ne m’apportait aucun plaisir. Inutile de te dire que dans ces conditions, “créer” relevait de la science fiction, je m’y attelais mais à quel prix !
J’ai bien entendu testé des petites choses en développement personnel : le carnet à remplir chaque jour, la citation inspirante et bienveillante, le chocolat à forte dose, faire semblant que tout va bien et autres méthode Coué mais rien n’y faisait, plus ça passait et plus c’était compliqué. C’est étrange de partager cela parce que c’est très intime mais comme toujours, si je passe par là, d’autres y passent peut être aussi et ces mots pourraient les aider, alors …
En décembre, j’ai enfin pu rencontrer cette nouvelle thérapeute (en hypnose et EMDR), ça a tout de suite bien accroché, je me suis sentie en confiance, suffisamment pour revenir à une affirmation de moi. J’ai cessé de me laisser porter et j’ai eu envie d’interagir à nouveau avec mon environnement, les habitudes qui font notre quotidien. Souvent, on se laisse convaincre petit à petit que les choses doivent se faire d’une telle façon alors qu’on sent bien que c’est un peu à l’encontre de nos aspirations profondes.
Tout d’abord, j’ai renoué avec ma nature mystique et intuitive. J’ai toujours été plus proche de la nature que du vieux barbu, il était temps pour moi de redonner du sens aux rituels de l’année pour commencer. C’est là que je t’ai parlé de Yule, le sabbat du solstice d’hiver. Recontextualiser Noël de la sorte m’a permis de passer cette fête en étant plus alignée avec moi-même, en respectant ma nature profonde.
Après tout, quel que soit le nom qu’on donne, l’important n’est-il pas de vivre ces moments de partages en consience ? En notre propre conscience ?
Partie sur ma lancée, j’ai poursuivi mes recherches pour savoir quoi faire pour me sentir mieux, en plongeant dans le dur du développement personnel, des techniques à adopter pour changer en profondeur mes perceptions et dompter mes émotions, voire les reprogrammer pour qu’elles cessent de m’emprisonner.
J’ai lu pas mal de choses, tenté d’en comprendre la moitié, fais un gros tri et cherché comment vulgariser tout ça et j’ai découvert un podcats qui fait tout ça très bien. C’est celui de Clotilde Dusoulier et il s’appelle “Change ma Vie”. Et je pense effectivement qu’il peut changer des vies à vrai dire. Elle y explique tout un tas de notions potentiellement barbantes à tenter de comprendre de manière claire, précise et surtout rapide ! Pas de blabla inutile, elle contextualise tout, donne des exemples d’applications pour qu’on comprenne bien et surtout, elle te laisse entr’apercevoir le bout du tunnel.
Et quand tu rampes dans ce fichu tunnel depuis 3 ans, ben t’es bien contente d’y voir une lumière au bout !
Ma routine actuelle est un mix entre tout cela :
- Mon retour assumé à ma nature profonde,
- Des exercices de développement personnel que je trouve adaptés et dont je comprends les rouages et les bienfaits,
- Une grosse dose d’amour de moi et de bienveillance.
Et si tu te demandes concrètement à quoi cela ressemble une journée dans la tête d’une artiste qui tente de reprendre le contrôle sur elle-même, ça donne à peu près ça :
- Je rend grâce quotidiennement à la nature lors d’une promenade matinale. Je sors marcher seule (victoire !) une vingtaine de minutes mais je pense bientôt élargir mon périmètre. Je privilégie un itinéraire que je connais, au cours duquel je sais que je croiserai plus d’oiseaux et d’arbres que de voitures, même si c’est en ville. Si je sens poindre une quelconque angoisse, je passe en mode visualisation, je m’imagine dans quelques mois, pleinement épanouie et sereine et surtout, je respire !
- En rentrant de cette sortie, je m’installe pour un vidage de tête par écrit de minimum 5 minutes. L’idée étant de vider ma tête des pensées et des émotions parasites, elles sont ainsi déposées, je ne les contiens plus. Du balai !
- Je vaque à mes occupations normales de création ou autre durant le reste de la matinée.
- Avant le déjeuner, je m’offre une pause de méditation. LE truc que je voulais faire depuis super longtemps mais que je n’ai jamais réussi à tenir. J’ai installé l’application Insight Timer qui est gratuite et en français. On y trouve tout un tas de méditations guidées, de propositions de séances d’hypnose légère, d’aide au sommeil, au stress et j’en passe. Je m’octroie 15 minutes de méditation, juste ce qu’il faut pour me sentir détendue sans que ça prenne trop de temps, je tiens dans la durée comme ça.
- Je passe l’après-midi à faire ce que j’ai à faire, j’embraye sur la préparation du repas, la soirée familiale classique.
- Au coucher, je note trois choses de ma journée pour lesquelles je me sens reconnaissante.
- Tout au long de la journée, je prends soin de mes pensées. Si tu vas jeter une oreille du côté du podcast évoqué plus haut, tu verras qu’elle insiste lourdement là dessus : notre vie est le reflet de nos pensées (en gros et très schématisé). Depuis 3 semaines maintenant, je me “reprends” chaque fois que j’ai une pensée négative ou enfermante ou jugeante. Tu me croiras ou pas, mais je pense que c’est ça et la visualisation en cas d’angoisse qui m’aident le plus. A force de se répéter qu’on se sent mal, qu’on est crevée, vidée et autres trucs joyeux, on ne fait que mariner dedans. Et comme toute bonne viande qui se respecte, ben, on prend le goût de la marinade ma Lucienne ! Alors quand la petite pensée sournoise arrive, je lui dit ok, je ne me sens pas au mieux de ma forme mais je suis sûre que ce petit air printanier va me faire le plus grand bien. Ou encore, au lieu de remarquer uniquement mes baisses de forme, je prend le soin de souligner mentalement quand je me sens bien. Je me lève le matin en me faisant la remarque intérieure que je sens de la bonne énergie en moi ou que cette nuit a été réparatrice. J’en acquiers la conviction que plus on remplit son verre de bonnes choses, plus elles attirent des copines. Je vais finir par succomber à la croyance sur la loi de l’attraction si ça continue 😜
- Toujours sur le registre des pensées, j’ai arrêté de penser que MES vertiges m’enquiquinnent ou que MON algodystrophie me fait mal. Ces pathologies ne m’appartiennent pas, elles cheminent avec moi depuis longtemps mais je n’en suis pas propriétaire. Ca paraît un peu subtil comme différence mais il n’en est rien, dans la mesure où elles ne sont pas ma propriété, je ne me sens aucun devoir envers elles, elles peuvent partir quand bon leur semble, je ne les retiens plus.
Tu te dis sans doute que je suis bien mignonne mais que tout ceci n’est applicable que pour celles qui “ne travaillent pas” et qui ont le temps. Je t’invite à reconsidérer cette croyance.
- La marche du matin ? Tu peux la faire en allant bosser, 20 minutes suffisent et en plus, ça te fait une petite activité sportive ! Tu peux aussi la faire le soir ou le midi, bref, intégrer une petite marche réparatrice quotidienne.
- Les 5 minutes d’écriture ? Sérieusement, c’est 5 minutes, tu peux le faire en arrivant au travail ou pendant ta pause déjeuner.
- La méditation ? 15 minutes, même 10 suffisent. Limite, tu peux même t’y mettre en allant aux toilettes le matin 😄. Plus sérieusement, ça peut se faire dans les transports en commun aussi. Je te parlais des toilettes mais le week end par exemple, je m’installe dans la salle de bain pour méditer, je suis ainsi sûre de ne pas être dérangée.
- Les gratitudes du soir. Si tu utilises une application pour les noter, ça prend 5 minutes maximum et ça te permets de finir ta journée sur des pensées positives, c’est vraiment précieux.
- Ce qui demande le plus de travail au début, c’est de prendre soin des pensées. Parce que l’air de rien, on en a en permanence et quand on est dans une période compliquée, la majorité d’entre elles sont négatives ou jugeantes ou enfermantes. Il faut apprendre à les repérer, à les reformuler et le faire de façon fréquente pour que ça devienne une habitude vertueuse qui deviendra naturelle petit à petit.
Je suis à trois semaines de pratique actuellement. Je ne vais pas te dire que tout est parfait et que je suis en pleine forme, ce serait mentir. Mais il y a un réel progrès, comme je le disais plus haut :
- Je peux faire ma balade toute seule le matin et j’envisage de doubler sa durée cette semaine.
- Les crises de panique sont moins fréquentes (j’en avais plusieurs par jour, je n’en ai plus quotidiennement et quand elles arrivent, je sais comment les aborder pour qu’elles me traversent sans me renverser (merci la cohérence cardiaque – une technique de respiration qui consiste à inspirer et expirer en comptant jusque 5 à chaque fois, à faire 30 fois, il existe des applications pour t’accompagner là dessus aussi).
- Je développe plus d’estime pour moi-même et même une certaine fierté parce que je me prends en main et que je suis l’artisan de mon mieux-être.
- Pour le tester quotidiennement, je peux te confirmer que penser positivement permet d’attirer plus de positivité. Ca peut paraître un peu simpliste mais le fait est là : ça fonctionne.
Pour en terminer avec ce volet, je ne saurais que trop te conseiller d’aller traîner tes oreilles sur ce podcast, même quand on est au top, on gagne à en apprendre davantage sur soi-même et sur les ressources à mettre en oeuvre pour amplifier et conserver notre mieux-être. Si tu es comme moi un peu en énergie basse, je te le recommande d’autant plus, c’est vraiment aidant et c’est bien fait, ce qui ne gâche rien ❤️
Imbolc
Imbolc, dans la tradition celte, c’est le sabbat entre le solstice d’hiver (Yule) et l’équinoxe de printemps (Ostara), c’est la fête de l’entrée dans le printemps. Il se fête le 1er février.
A la base, cette fête venait marquer le “retour du lait”, en effet, les brebis sont fécondes et bientôt, elles pourront nourrir humains et agneaux de leur précieuse production. Cela pourrait paraître idiot à nos yeux à l’époque des Tetrapack mais imaginons nous il y a quelques siècles, pour avoir du lait, il fallait des bébés animaux, qui n’arrivaient qu’à certaine période de l’année. A cette époque, nos ancêtres voyaient fortement diminuer leurs réserves accumulées pour l’hiver et cette promesse de renouveau était d’une importance capitale, autant pour les esprits que pour les corps.
A Imbolc, on célèbre donc le renouveau. Les jours rallongent, les oiseaux chantent à nouveau, la nature redémarre gentiment et même si c’est timide, c’est sensible. As-tu prêté attention ces derniers jours à toutes ces subtiles modifications dans l’air ? Les bourgeons qui arrivent, les jonquilles qui sortent de terre et qui fleurissent même pour certaines, aux chants des oiseaux, véritable tintamarre dans le jardin en ce moment et surtout aux jours qui rallongent ? Ici en Finistère, on perçoit encore un peu de jour à 18h45 !
C’est grâce à Imbolc qu’on doit le traditionnel “nettoyage de printemps”. C’est le moment d’ouvrir les portes et les fenêtres en grand pour laisser entrer le jour et l’air frais, c’est aussi le temps de nettoyer les maisons des énergies et des poussières accumulées pendant les mois où elles ont été surtout fermées. A Imbolc, on chasse les toiles d’araignées des plafonds, on trie nos possessions pour nous alléger de ce qui ne nous est plus utile, on lessive nos intérieurs pour en faire disparaître toute trace des mois sombres. Si tu veux un nouveau parallèle avec nos ancêtres qui ont instaurés ces traditions, le voici : pendant ces temps-là, bêtes et hommes vivaient sous le même toit pendant les mois les plus froids. Je te laisse imaginer l’état de la maison une fois arrivé février … Ils avaient alors de très bonnes raisons de célébrer le redoux en redirigeant les bêtes à l’étable et en aérant et nettoyant de fond en comble leur espace de vie !
De nos jours, il reste tout de même un intérêt réel à ce ménage de printemps. La maison est moins aérée l’hiver que l’été, il est vraiment temps de rafraîchir et de renouveller l’air intérieur. Souvent aussi, quand il fait froid, on est plus enclin à accumuler les choses et à laisser un peu de désordre s’installer, ranger et nettoyer physiquement permets de faire la même chose mentalement, quand tu allège ton habitat et tes espaces de vie, tu décharge par la même occasion tes pensées de ce qui les encombre.
Concrètement, pour fêter Imbolc de nos jours de manière tout à fait simple, il suffit de procéder à ce nettoyage de printemps vers le début février et de prêter attention à ces petits signes de nature qui reprend vie.
Si tu veux aller plus loin, tu peux fabriquer une petite croix de Brigid (la déesse que les celtes célèbrent à Imbolc), elle illustre le début de cet article.
Tu peux aussi créer un petit autel dédié à Imbolc : une petite nappe, la croix de Brigid, une éventuelle poupée de grain (à fabriquer aussi), quelques bougies jaunes pour symboliser le retour de la lumière, des fleurs pour illustrer la relance de la nature.
Il est aussi tout à fait possible d’inventer ton propre rituel de célébration : créer en mandala en ode au renouveau lors de ta promenade, puiser un peu d’eau dans une source naturelle, la ramener chez toi et l’ajouter à ton eau pour faire le ménage de printemps, nourrir les oiseaux pour les entendre chanter, boire du lait avec du miel en regardant le soleil se lever …. Bref, peu importe ce que tu mets en place à vrai dire, ce qui compte, c’est de te sentir alignée avec les énergies de renouveau qui s’activent autour de toi.
D’un point de vue professionnel, c’est le bon moment de faire des projets et de planifier les actions à venir pour le mener à bien. Surtout si tu envisages des changements de taille comme une reconversion par exemple.
Voilà, tu en sais désormais un peu plus sur moi, en réalité beaucoup plus même …
Je reste intimement persuadée que le partage d’expérience peut aider, c’est pourquoi je m’y prête. Je pense que si on croit détenir quelque chose qui peut permettre à d’autres de progresser, de se sentir mieux, d’avancer sur leur chemin ; il nous appartient alors de le partager. C’est un pari audacieux que je fais là, à trop se dévoiler, on donne à voir ses failles mais nous en avons toutes et je sais que si on s’ouvre avec respect et bienveillance, c’est que l’on reçoit en retour.
Alors, je suis confiante.
Je te souhaite un bel Imbolc, que tu le fêtes ou pas, le redoux sera joyeux pour toi aussi et je te retrouve pour Ostara, vers le 21 mars prochain ✨