Et si on bousculait nos habitudes ?
Nous voilà au septième volet de cette série consacrée à l’inspiration, enfin surtout aux trucs et astuces à mettre en oeuvre quand elle nous fait défaut.
Le mois dernier, je te parlais des Mentors et Muses, j’espère que tu as pu identifier quelques uns de ces “modèles” pour te guider sur le chemin parfois épineux de l’inspiration.
N’empêche que parfois, les trucs précédents ne sont pas suffisants, on reste malgré tout bloquée dans la salle d’attente de la créativité et il nous faut trouver autre chose. C’est alors le bon moment pour convoquer une nouvelle sorte de Muse.
Comme toujours, les illustrations sont belles mais inutile d’attendre une intervention divine. Tu le sais très bien, la Muse est tapie au fond de toi et il va te falloir mettre les mains dans le cambouis pour la voir arriver !
C’est justement l’objet de cette série de newsletter : te donner les clefs pour plonger dans le moteur et relancer tout ça ✨
Cette semaine, j’ai envie de te parler de chamboulement
Le chamboulement ?
Oh, j’aurais pu aussi dire changement, réorganisation, bousculement des habitudes !
Je suis persuadée que tu connais aussi bien que moi ces moments où tu t’attables à ton espace de création et que rien ne s’y passe. Tu jettes un oeil à droite puis à gauche. Ok, tes outils sont là, ton carnet ou ta toile sont devant tes yeux, tout le nécessaire est au garde à vous, prêt à entrer en action et dans toi, ben … rien … Pas de jus, pas d’envie, pas d’idée, le trou blanc.
Passées quelques secondes de surprise arrive un vieux fond de panique, alimenté par ce petit cancrelat de critique intérieur qui, plein de mansuétude, te félicite de t’être enfin rendu compte que tu es tout sauf une artiste, de percevoir toute l’étendue de ta nullité. J’en passe et des meilleures, tu connais la chanson, j’en suis sûre.
Stop ou encore ?
Selon la virulence de l’attaque du cancrelat, tu risques même de sérieusement te demander s’il ne vaudrait pas mieux en rester là. Après tout, ça t’économiserait de l’argent, du temps (que tu pourrais rentabiliser en alourdissant un peu plus ta charge mentale, youpi !) et ça pourrait même te faciliter tes relations sociales, bah oui ! Imagine ! Ne plus avoir besoin de dire “Je suis artiste” tout haut tout fort, un vrai repos ! Bien sûr, je suis tout à fait ironique ici. Oui, c’est compliqué de se revendiquer artiste mais tu sais quoi, tu as raison de le faire puisque tu en es une !
Avant de céder à la panique naissante, je te propose de faire un pas en arrière. Prépare toi une boisson réconfortante, adosse-toi confortablement à ta chaise et souffle un coup. En fait, tout ce dont tu as sans doute besoin, c’est de réorganiser ton espace !
Le temps de cette boisson que je te conseille de savourer en pleine conscience, fais l’inventaire de ce qui t’entoure sur ton espace créatif. Il y a fort à parier que tes outils sont en place depuis un certain temps et que la routine s’est emparée des lieux. La routine en art, c’est comme dans un couple, c’est rassurant et réconfortant mais ça manque cruellement de surprise. Et la surprise, c’est un peu le moteur de la longévité, tu ne crois pas ?
Le temps de bousculer tes habitudes
C’est ici que le chamboulement intervient.
Il va te falloir un peu de motivation pour tout ça mais je suis sûre que ça va débloquer pas mal de choses, ce “petit” rangement !
En pratique, on fait comment ?
Alors là, ça va dépendre de l’ampleur de ton blocage. Si tu sens que c’est un petit blocage passager, le simple fait de ranger un peu et de déplacer deux ou trois trucs devrait pouvoir relancer la machine.
Si tu sens que c’est plus profond, il va falloir se lancer dans les grands travaux pour repartir du bon pied. Et ça, c’est une bonne nouvelle selon moi parce qu’on va retrouver plein de trucs oubliés, des idées vont jaillir, des envies de tests vont faire surface et rien que ce moment de chambardement sera créatif. Exactement ce qu’on cherche, non ?
Commencer par un état des lieux
Tout d’abord, et même si c’est toi qui range ton atelier; commence par observer comment tu ranges. Comment tries-tu tes outils? Par couleur ? Par type ? Par format ? En vrac ?
L’idée sera bien entendu de faire différemment dans ta nouvelle organisation. Ca va te sortir de ta zone de confort ronronnante et t’obliger à construire d’autres habitudes, ce qui devrait apporter de nouvelles idées et de nouvelles envies. Tu saisis l’idée ?
On passe à l’action
Après cette phase d’observation, on va enfin entrer dans le vif du sujet !
Pour une grosse réorganisation, ce que je te conseilles, c’est de carrément tout sortir, tout vider, tout déranger, tout poser en tas là où c’est possible. Oui, c’est radical mais bénéfique. D’une part, ça va te permettre de voir que tu as sans aucun doute tous le matériel nécessaire, d’autre part, il y a des chances pour que tu retrouves du matériel oublié et ça fait le même effet que du matériel neuf : on a envie de jouer avec !
Lors de ta phase de vidage/empilage, n’hésite pas à te poser quelques questions sur tes outils :
– Est-ce que je l’utilise ?
– Si non, est-ce que je l’aime quand même ?
– Est-il confortable pour moi ?
– Quel plaisir m’apporte -il ?
– … Et ainsi de suite
Se poser des questions fait partie du processus, ça va t’aider à recontextualiser l’outil dans ta pratique. Parfois, on garde sous la main un outil qu’on pense devoir utiliser. On se bloque sur cet outil soi disant incontournable, qu’on n’utilise de toute façon pas parce qu’il ne nous convient pas et on fini par inconsciemment développer de la mauvaise conscience par rapport à ça. Assez inhibiteur pour la créativité, non ? C’est important d’être capable de se séparer des choses qui ne nous élèvent pas plutôt que de garder leur présence accusatrice sous nos yeux pendant qu’on crée. Au pire, si on ne veut pas s’en débarrasser, on peut toujours le ranger à l’abri des regards, l’oubier quelques mois juqu’au prochain grand rangement. Qui sait, il nous inspirera sans doute plus à ce moment là !
Catégoriser
Une fois le tri réalisé, je t’invite à regrouper les outils qui ne te servent que peu, avec lesquels tu n’es pas à l’aise, etc et à les ranger dans la zone la moins accessible de l’atelier.
Ensuite à toi de voir comment tu souhaites ranger le reste.
On l’a vu plus haut, tu peux choisir de ranger par :
– Format : les carrés ou les rectangle ensemble, en fonction des tailles, …
– Catégorie : les crayons avec les crayons, les acryliques ensemble, …
– Couleurs : tu ranges ensemble tous les outils qui te donneront du bleu, que ce soit de l’acrylique, des feutres ou des crayons. Ainsi quand tu as besoin de bleu, tu n’as qu’à piocher dans ta réserve.
– Usage : chaque chose à sa place, tout ce qui sert à l’art journaling dans un coin, ce que tu utilises pour le collage dans un autre. C’est valable si tu as une activité peu diversifiée, sans cela, tu seras contrainte d’avoir pas mal de matériel en double et de bénéficier d’un sacré grand atelier !
– Confort : D’un côté ce qui reste dans ta zone de confort et qui te sécurise; de l’autre, le matériel qui te challenge, que tu aimerais tenter, que tu connais mal. En faisant ainsi, tu peux entamer un travail de manière rassurante et décider en cours de route d’y ajouter un peu d’inconnu. Ca entretient l’excitation de faire un truc neuf tout en gardant une sécurité avec du matériel éprouvé et bien connu.
Réorganiser
Maintenant que tu as formalisé tes différentes catégories de matériel, il va te falloir les ranger. Une fois de plus, il t’appartient de t’interroger sur ta pratique.
Tu as besoin que tes outils soient visibles pour les utiliser ? Alors, tu dois te trouver un moyen de les garder sous la main !
Tu es capable d’aller les chercher au besoin dans un tiroir (moi, j’en suis presque incapable), c’est alors plus simple, pas besoin de ruser pour trouver des solutions de rangements visibles.
Comme je le disais, pour utiliser mon matériel, je dois l’avoir sous les yeux. Sur la photo plus haut, tu peux voir que j’use et abuse de petites étagères et autres rangements plus ou moins astucieux à poser sur mon bureau. J’ai aussi fabriqué moi-même un bac compartimenté en bois assez étroit que je garde au bout de mon bureau contre le mur. Je range dedans ce qui me sert le plus (pinceaux, feutres noirs et blancs, outils de coupe). Je suis également très friande de chariots à roulettes dans lesquels je peux ranger du matériel que j’aime avoir sous la main, le bas de mon chevalet me sert de zone de stockage pour les toiles. Je sais ainsi que tout le vraiment nécessaire est à portée de main, aucune excuse de ne pas m’en servir !
Une fois le rangement effectué, prend le temps de te poser dans ton espace revu et corrigé avec une nouvelle boisson réconfortante et teste le “confort” de ton organisation.
Est-ce que tu te sens bien dans ce nouvel espace ? Est-ce qu’il te donne envie de jouer ?
As-tu pensé à y ajouter de petites touches cocoonantes comme des plantes, des illustrations ou des citations qui te plaisent (hello le panneau en liège devant le bureau !), des grigris qui t’invitent à rêvasser ? Ils participent aussi à la visite de l’inspiration et c’est bien aussi de les renouveller de temps à autres pour stimuler autrement ta créativité. Je n’hésite pas par exemple, à ranger mes crayons ou feutres dans de jolies céramiques artisanales que j’achète partout où je vais en vacances. Ok, ce serait super de les utiliser comme mug pour le café du matin mais ils sont super plus inspirants sur ma table de travail 👌
Si tout te paraît agréable et inspirant, pense à renouveller l’opération avec les livres qui t’entourent dans ta zone de création. Si tu utilise des magazines pour le collage, renouvelles-en une partie; si tu gardes des livres de techniques artistiques ou d’artistes pour t’y référer, pense à faire tourner les auteurs pour ne pas rester dans la même veine inspirante.
Si tu sens qu’il manque encore un petit quelque chose pour relancer la machine, il faut pousser le chambardement jusqu’à envisager une nouvelle activité artistique. Tu n’as jamais tenté l’art textile ? c’est le moment d’y aller. Il existe toute sorte de ressources en ligne, souvent gratuites, qui te permettront de tester de nouvelles choses et de faire de jolies découvertes.
L’idée étant vraiment une fois de plus de bousculer tes habitudes pour rafraîchir ta pratique et te donner de nouvelles perspectives.
D’une manière générale, je n’attends jamais d’être à sec au niveau inspiration pour revisiter mon espace de travail. Je sais d’expérience que j’ai besoin de ces temps de réorganisation. Habituellement, je chamboule tout une fois par an et je dois faire environ un gros rangement par saison ou encore après chaque gros projet. Par exemple, une fois un atelier tourné, monté et lancé, j’éprouve une réelle nécessité de faire table rase sur ce qui m’a occupé les mois précédents. Je range alors tout et je ressors des outils inutilisés pendant ces moments-là. Je sais que ça va m’aider à repartir à la conquête de ma créativité et que ça va alimenter mon moteur à inspiration. Sans ça, je ressens vraiment un épuisement de la ressource et alors là, inutile d’espérer faire quoi que ce soit de satisfaisant …
Voilà pour les conseils d’inspiration du mois, j’espère qu’ils te seront utiles et te donneront envie de rebattre les cartes de ton organisation 🃏
L’important, comme toujours, c’est d’y aller en te respectant au maximum, sans te brusquer trop mais en osant un petit pas hors de ta zone de confort pour voir plus loin, plus grand 💗
N’hésite pas à me dire comment tu procède, toi, pour envisager un grand rangement et comment ça supporte la relance de ton inspiration.
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Pour continuer à entretenir ton inspiration, je te propose la vidéo d’inspiration du lundi !